vendredi 16 mars 2007

Lettre ouverte au futur ex-Président Jacques Chirac

Monsieur le Président, Je vous fais une lettre... tralalalalala ! Pour le reste on connaît la chanson. Plus sérieusement, et en souvenir de votre campagne - publicitaire - où la pomme devait combler la fracture sociale, je vous fais part de mon inquiétude concernant notre région. Imaginez : à 200 km à l'ouest de Paris, le désert gagne du terrain. Et pas pour cause de réchauffement de la planète. Non, plus prosaïquement à cause de ce "je ne sais quoi" de folie qui vide nos campagnes de leur substance. Des agriculteurs en grande difficulté, un tissus industriel moribond, une population destructurée qui se compte désormais entre 4ème âge et chômeurs, le tableau est bien sombre à l'ombre des pommiers. Quelques inconscients - dont je fais partie - ont cru pouvoir lutter contre la désertification sociale et se sont installés contre toute attente dans cette belle région. De nouvelles familles qui s'installent, c'est redynamiser un espace en danger de friche sociale. Le prix à payer : continuer à travailler là où il reste de l'emploi, c'est à dire à 200 km de chez soi. Pas de problème nous étions nous imaginés (à tort) à l'heure des NTIC. Faux, malgré les millions investis (notamment dans le Wimax), le haut débit ne fonctionne pas, les téléphones portables non plus. Quant au train, la ligne Paris Granville n'est pas électrifiée, les matériels inadaptés et les retards plus que réguliers... Sommes nous perdus au fin fond du Tiers monde? ou encore au XIXe siècle? Ca y ressemble. Quand j'apprends que ma fille Juliette risque de ne pouvoir aller à l'école maternelle pour cause de réduction d'effectif (la deuxième en 2 ans), permettez moi d'avancer une autre hypothèse : l'avenir de la France est à Paris et tant pis pour les campagnes. Dommage. Dans mon village, nous avions réussi à inverser la tendance : augmentation en 4 ans de plus de 10% de la population, reéquilibrage de la pyramide des âges grâce aux enfants. En jouant la fermeture de classes à l'école maternelle qui se situe à 6km de mon village, on atteint l'insupportable. Mon enfant n'a pas le DROIT d'aller à l'école parcequ'elle habite à la campagne. Pour ma famille, pas question de rester dans une région visiblement sacrifiée où l'école de la République disparaît peu à peu. Là, on n'est plus dans la fracture sociale ou la fracture numérique, on est dans la fracture du savoir, de l'éducation et de l'avenir. Très peu pour moi ! Nous ne resterons pas dans cette France profonde (la Normandie) qui devient tellement abyssale qu'elle coule à pic entraînant dans son naufrage tous ses habitants.

Le papa de Juliette

Lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle 2007

Une classe de maternelle qui risque de fermer dans une région sinistrée, ça n'intéresse personne... et vous avez raison ! Ca ne vous empêchera pas de dormir ni de tenir vos beaux discours sur la France, l'éducation, l'avenir des jeunes, l'économie, les fonctionnaires, la dette, la mondialisation, l'environnement, le calcul de l'ISF des un(e)s et des autres... Ici, on n'a (malheureusement?) pas encore les voitures qui brûlent, les dealers à la sortie des écoles... donc, on n'est pas très médiatiques. Bilan, on peut interdire de fait à nos enfants (on fait aussi des enfants à la campagne) de pouvoir aller à l'école publique, sans que personne ne s'en émeuve. C'est facile ! Quand cesserez vous de promettre sans tenir? Quand prendrez vous la mesure de l'impact réel de décisions prises à l'emporte-pièce en haut-lieu? Quand mettrez vous vos actes en rapport avec vos discours? Quand oserez vous parier sur l'éducation de nos enfants? L'un ou l'une d'entre vous accédera bientôt aux plus hautes responsabilités. Vous engagez vous à ne pas laisser perdurer l'irresponsabilité totale qui voudrait que nos campagnes soient désormais réservées aux retraités et aux citadins en mal de verdure le temps d'un week-end?

mercredi 14 mars 2007

Une baisse démographique contestée

Selon le SNU IPP, au pays du bocage, si le vieillissement de la population se poursuit, le dépeuplement rapide des décennies précédentes marque cependant le pas. Le nombre d’habitants se stabilise aujourd’hui comme celui des élèves [1] à partir de la rentrée scolaire 2001. L’Orne a depuis rendu 44 postes au Ministère de l’Éducation, lourd tribut au nom d’une contestable « baisse démographique » encore invoquée pour la rentrée 2006 : 14 postes de moins pour une baisse prévisionnelle de 250 élèves qui serait reconduite à la rentrée 2007. Cette projection à l’identique discrédite plus encore des prévisions déjà fortement contestées sur le terrain.
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La dictature des chiffres guide l'inspectrice...


Ca ne date pas d'hier ! Selon le journal Ouest France daté du 7 mars dernier, le département de l'Orne rendra plus de 12 postes à la prochaine rentrée. L'inspectrice d'académie Françoise Fourneret justifie ses décisions par la baisse des effectifs des élèves. E-DI-FIANT ! Elle a fait ses comptes et tranche dans le vif... en oubliant parfois les spécificités de l'habitat dispersé en campagne.
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